ARTER collectifs de jeunes architectes

T.DEFRANCE / R. FOURNIER / F. PAPET / Y. RAUTUREAU

PRESENTATION

Le projet de l’Epicentre présente des intentions, des acteurs et des notions propres à des valeurs qui nous sont communes : construire ensemble, construire in-situ avec ce que l’on a, faire vivre au travers de cette démarche un quartier, une ville et mettre en valeur notre patrimoine rejeté, cette matière perdue, cette matière grise qui nous rappelle sans cesse notre défausse inconsidérée.

Les containers bien qu’éléments « Standard », objets finis, en fin de vie, sont des déchets de poids (3 tonnes chacun d’acier à traiter) mais sont avant tout un lieu sujet à de nombreuses histoires : la notre comme celle de nombreux d’entre nous, une histoire qui en offre d’autres et qu’ils nous semblent possibles de mettre à jour dans le cadre de ce projet « Recyclage et Urbanité ». Nous avons mesuré au cours de notre expérience, dans le cadre de notre diplôme d'architecture à l'ENSAG, le potentiel de l'objet conteneur. Aujourd'hui cet abri berce nos fatigues, notre anxiété. On y est bien dans ces deux containers cabossés, rouillés de labeurs incessants qui rejettent leur dernier souffle. Etrange sensation lorsque l’on entreprend de remettre à jour ses origines !

Contextualisé, le container nous renvoie à la notion de production et par conséquent à la notion de post-production. Il est dés lors lié à la notion de « déchet » (le container de l’armée, le conteneur à poubelles ou celui qui se décharge d’éléments promus à une déchetterie, celui qui deviendra lui-même déchet). Lorsque l’on métamorphose (decontextualise) l’objet, l’image est altérée, elle devient alors sensible. On se l’approprie, on la perçoit. Cette appropriation en architecture, on la rencontre par exemple à Madagascar, en Afrique où les populations ont détourné cet objet recueilli pour en faire leur logement au fil d’une rencontre hasardeuse ou d’un délestage volontaire de cargo (l’assurance d’un container couvre le propriétaire de perte lors du transport).

Archétype du recyclage, image du contenu qui le prédéfinit, le container peut apporter plus que ce qu’il contient, il peut-être « vase communicant ».

CARACTERISTIQUES

L’objet conteneur en plus de l’image qu’il génère est, par nature, un outil associable aux matériaux de la déchetterie (les interfaces sont nombreuses). On peut envisager sa reconversion plastique ou spatiale directement par les matériaux que contiennent les bennes de déchet (aciers, plastiques, carton…). Les deux containers de 6 m se dissocient sans aucune dépendance et nécessitent pas d’ancrage au sol. Ils forment une entité mais sont pensés dans leur unité pour le transport et l’évolution spatiale de l’habitat. La charpente est démontable et se range dans chacun d’eux qui retrouvent alors leur capacité de contenir.

Y.R.